Impôt ecclésiastique (ou paroissial) en Suisse romande

Sortie de l'Église

L'impôt ecclésiastique est un reliquat du cléricalisme. L'État n'a pas à se mêler de la vie religieuse des citoyens en prélevant des impôts pour l'Église.

Statistiques suisses

En 2022, 34’561 personnes ont quitté l’Église catholique en Suisse. Cela représente à peu près le même nombre de personnes qu’en 2021 (année 2021 : 34 182 ; 2020 : 31 410 ; 2019 : 31 772). Le nombre de membres fin 2022 était d’environ 2,89 millions de membres (année 2021 : 2,96 millions).

Cela signifie que le nombre de départs reste à un niveau très élevé et que le taux de départ s'élevait en moyenne à 1,3% dans toute la Suisse en 2022. Les différences cantonales sont frappantes. Les cantons de Genève, du Valais, de Neuchâtel et de Vaud n'ont enregistré pratiquement aucun retrait. Ce constat est dû à une structure organisationnelle différente des églises dans ces derniers cantons. Ils ne connaissent aucune structure formelle d’adhésion associée à l’obligation fiscale de l’Église dont on pourrait même se retirer.

Si l'on exclut de la statistique ces cantons (NE, GE, VS, VD) ainsi que les cantons de Bâle-Campagne et du Tessin, pour lesquels aucun chiffre n'est disponible, on obtient un taux de sortie moyen de 1,6% (2021 : 1,5% ; 2020 : 1,4% ). Soit 1,6 personne pour 100 membres catholiques qui ont quitté l’Église en 2022. Cette valeur est inférieure à celle des pays voisins (Allemagne : 2,4% ; Autriche : 1,9%). Comme en Suisse, le nombre de personnes quittant le pays a également augmenté ces dernières années dans les pays voisins. Étant donné que les chiffres en Allemagne ont augmenté notamment en raison de la publication de rapports d'abus en 2022, les chiffres en Suisse continueront probablement à augmenter en 2023.

Si l’on considère les cantons qui ont enregistré les pertes les plus importantes, les cantons de Bâle-Ville, d’Argovie et de Soleure affichent un nombre de départs proportionnellement élevé. Alors qu'à Bâle-Ville, trois personnes pour 100 fidèles ont quitté l'Église catholique en 2022, ce chiffre était de 2,7 dans les cantons d'Argovie et de 2,2 dans le canton de Soleure.

En comparaison : 30 102 personnes ont quitté l’Église évangélique réformée en 2022 (2021 : 28 540 ; 2020 : 27 040 personnes). Leur nombre de membres était d’environ 1,92 million fin 2022 (année 2021 : 1,96 million). L’Église catholique compte donc environ un million de membres de plus que son Église sœur réformée.

Contrairement aux sorties, les entrées sont restées faibles depuis des années. En 2022, 1 080 personnes ont rejoint l’Église catholique (année 2021 : 910 ; 2020 : 735 ; 2019 : 885 personnes). Le taux d'entrée hors cantons NE, GE, VS, VD et cantons sans information est de 0,05%. Le rapport entre entrées et sorties est donc de l’ordre de 1 pour 32.

Source: Institut pastoral et sociologique suisse SPI

Dans les cantons du Valais et de Vaud, on peut, après être sorti de l'Église, demander le remboursement de la part paroissiale de l'impôt.

Dans les cantons de Genève et Neuchâtel, l'Église et l'État sont séparés. Il n'y a pas d'impôt ecclésiastique.

Les cantons de NE et GE ont réalisé, entre l’État et l’Église, une séparation bien marquée. Toutes les communautés religieuses sont soumises au droit privé, même si trois d’entre elles (l’Église réformée évangélique, l’Église catholique romaine et l’Église catholique chrétienne) sont considérées comme « institutions d’intérêt public » à NE, et sont « reconnues publiques » à GE.

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