Résister aux pressions des proches en matière religieuse :

pratiquer la religion, baptiser les enfants, se marier à l'Église, avoir une cérémonie funéraire religieuse, etc.

Ligne directrice

Dans une relation entre adultes, il ne faut pas accepter que se mette en place un rapport asymétrique dans lequel un tiers vous impose une conduite. Exigez un dialogue d'égal à égal, ainsi que des rapports équilibrés qui respectent la liberté de l'autre.

Courrier, extrait rendu anonyme

Peut-on «cacher» sa sortie d'Église à ses proches, par exemple à ses parents ?

Réponse

Il est nécessaire d'informer toute personne qui pourrait - le cas échéant - être appelée à organiser vos funérailles. Suivant votre situation familiale, il peut s'agit de vos parents, de votre conjoint, de vos frères et sœurs, de vos enfants ou d'autres personnes proches. Par prudence, plusieurs personnes sont à informer. Il est possible de laisser les autres dans l'ignorance.

En exprimant leurs attentes, ceux qui, parmi vos proches, sont croyants peuvent exercer une certaine pression sur vous, mais leur «cacher» votre sortie d'Église est une attitude regrettable. Vous avez, comme eux, le droit d'affirmer vos convictions, de défendre votre liberté religieuse, de ne pas être conforme à leurs désirs en tous points, de vivre la tête haute et de vous comporter en adulte. Pensez que s'ils venaient à apprendre que vous leur cachez la vérité, leur déception sera encore aggravée par votre défiance. Laisser croire à votre entourage le contraire de vos dernières dispositions peut être, à votre décès, une source de trouble familial.

Courrier, extrait rendu anonyme

Mon épouse n'accepte pas que je n'aille plus à l'église

Actuellement, je vis un terrible combat intérieur. Un peu d'histoire: A l'époque, j'étais athée et j'ai rencontré une fille très pratiquante. Assez ouvert d'esprit, je n'y voyais aucun «problème». Elle allait souvent à des réunions à l'église, et m'attachant à elle, j'ai décidé de l'accompagner un soir, car je voulais voir ce qu'il s'y passait. Avec le temps, j'y ai été de plus en plus avec elle. Au début pour elle - peut-être même pour lui plaire - et puis je suis «tombé dedans». En quelques mois, je me suis converti, je lui ai fait ma demande en mariage et nous nous sommes mariés.

Pour dire vrai, je n'étais pas d'accord avec tout et, plus je lisais la bible, plus j'étais dubitatif. Après quelques mois, mes doutes ayant pris le dessus, je me suis rendu compte que la bible est pleine de contradictions, que les trois religions monothéistes découlent du côté megalo des juifs (je ne suis pas raciste). Il y a peu, j'ai annoncé à mon épouse que je ne voulais plus y aller. Et là, le drame !

Aujourd'hui, je suis en conflit intérieur, car je vois qu'elle est triste, et je lutte aussi avec ma culpabilité et mes peurs. C'est la confusion. J'étais bien plus heureux avant la religion ! Quoi qu'on en dise, toute religion est une secte, car le libre arbitre n'y est pas réel. Avez-vous des conseils ? Des témoignages ?

Réponse

La priorité est de vous protéger. Rappelez-lui que vous avez longtemps manifesté de la compréhension envers sa spiritualité et, en retour, vous attendez un geste de sa part sous la forme de tolérance envers vous. Tentez de conclure une sorte d'accord avec votre épouse. Expliquez que

  • Votre engagement envers elle est d'abord conjugal et, en matière religieuse, vous avez essayé de faire un bout de chemin avec elle, par amour pour elle.
  • Malheureusement, la conviction religieuse ne vous a pas atteint - la foi ne se décide pas -, vous ne pouvez pas continuer votre vie en faisant semblant; elle ne peut pas forcer votre liberté de conscience.
  • Bref, vous avez sincèrement essayé, mais sans résultat. Mais cela n'enlève rien à l'amour que vous lui portez.

De votre côté, en confirmation des engagements pris lors du mariage, vous respectez sa foi et sa pratique religieuse et vous acceptez que vos enfants (futurs, éventuels) soient élevés dans la religion de votre épouse. En retour, vous lui demandez de respecter votre liberté religieuse, de comprendre que vous suiviez une autre voie religieuse qu'elle, et d'accepter que vous n'alliez plus à l'église. La tolérance doit fonctionner dans les deux sens, et elle doit renoncer à faire pression sur vous.

Ne cherchez pas à l'éloigner de sa foi. Tant qu'elle désire rester liée à sa communauté, les chances de succès sont très faibles, et le seul résultat serait d'envenimer le conflit. Dites-lui que, tant qu'elle renoncera à exercer des pressions sur vous, vous ne critiquerez pas sa religion. Durant les épisodes où elle fait pression sur vous pour que vous l'accompagniez, réexpliquez votre position: sans la foi, aller à l'église serait une démarche vide, dépourvue de sincérité, voire même hypocrite.

D'une manière générale, dans ce genre de démarche, il ne faut avancer que par des positions très claires que l'on peut défendre fermement. Si votre position est présentée comme un état définitif, la situation devrait se stabiliser assez rapidement, du moins peut-on l'espérer. En attendant que l'orage soit passé, il faut faire le dos rond. Par contre, si vous laissez entendre que vous pourriez encore évoluer, les pressions risquent de devenir incessantes.

Il faut donc tenir fermement la ligne annoncée sinon, d'après ce que je devine, on est phagocyté et on perd sa liberté. Ne retournez pas à l'église, pas même une seule fois, jamais !

Certaines formes de soumission sont consenties. La liberté ne nous est pas donnée : c'est un territoire qui doit être entretenu et, au besoin, reconquis.

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