Écologie et judéo-christianisme

«Emplissez la terre et soumettez-la», et autres injonctions bibliques

Donner un avenir à l'humanité sur terre

Nous avons un problème : la pollution des eaux, la pollution des sols, le manque d'eau potable, le manque d'eau pour l'irrigation, la déforestation, l'appauvrissement des sols, le proche épuisement des ressources non renouvelables comme le charbon, le pétrole et les métaux, l'augmentation du CO2, le réchauffement climatique, l'extinction d'espèces animales, etc. Nous ne pouvons pas être fiers des traces que nous laissons : des particules de plastique et des produits chimiques se retrouvent partout, dans les océans, sur les terres et dans l'air.

Afin que l'avenir paraisse moins sombre, des principes basés sur durabilité doivent impérativement prévaloir.

Qu'en dit la Bible ?

Pour résoudre un problème existentiel de l'humanité, il est naturel de recourir à une sagesse réputée éternelle.

«Dieu les bénit et leur dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui se meuvent sur la terre".» [Genèse 1:28]

L'homme est placé hors de la nature et au-dessus de la nature. L’incitation à la croissance exprimée ici peut se décliner de diverses manières dont celle, économique, du capitalisme libéral. L'injonction à exploiter les ressources naturelles n'est pas assortie de limites à respecter. Cette conception judéo-chrétienne a contribué à amener notre civilisation dans une impasse.

Dans un texte publié par la prestigieuse revue Science et intitulé The Historical roots of our ecological crisis, Lynn White montre que les racines de nos problèmes sont «largement religieuses» et que la crise écologique que nous connaissons s’approfondira tant que nous n’aurons pas rejeté l’axiome chrétien selon lequel la nature n’a d’autre raison d’existence que d’être au service de l’homme.

Dieu serait-il mauvais conseiller ? Une interprétation plus plausible peut être donnée : la Bible n'est qu'une construction humaine sans apport divin. Il est nécessaire de s'en distancier pour construire un avenir meilleur.

La nature ne nous est ni extérieure, ni subordonnée, car l'homme fait partie de la nature. Détruire la nature, c'est nous détruire nous-mêmes.

Cet article a été publié par la presse papier dans

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