À propos du livre L'âme du monde de Frédéric Lenoir

La nébuleuse des religiosités

Texte en ligne de Michel Bavaud

Dans son livre “L’âme du monde” Frédéric Lenoir nous sert le compte-rendu d’une assemblée imaginaire, convoquée par le karma (?), de huit sages représentant les principaux courants spirituels du monde.

D’où un cocktail de psycho-philosophico-religieux : un peu de christianisme, un chouia de bouddhisme, dix gouttes de philo de plusieurs râteliers, quelques tranches de spiritualité indienne, une cuillerée de kabbale juive, trois grains d’islam soufi, un zest de chamanisme, une giclée de ying et de yang et beaucoup de sirop à l’eau de rose.

Plusieurs histoires grappillées ici ou là sont de jolies fables moralisantes souvent réchauffées, pompeusement appelées paroles de sages assistés de fantômes d’esprits célestes dans le clair-obscur d’une météorologie capricieuse et menaçante. Non ce n’est même plus un cocktail imbuvable, mais une tambouille immangeable.

Pour rajouter de la guimauve, un enfant moinillon et une petite fille qui grandissent en s’émouvant de la naissance de leurs sentiments amoureux.

Ma désillusion est d’autant plus grande que j’ai admiré naguère chez Frédéric Lenoir de solides présentations historiques des religions.

Pour le cocktail :

Agiter pendant sept jours, faire goûter le vendredi par un imam, ajouter un peu de poudre de perlimpinpin si possible casher par un rabbin à papillotes le samedi et demander à un dominicain de stricte obédience s’il trouve le dimanche que le breuvage concocté est valable comme vin de messe...

Pour la tambouille :

Cuire très longtemps pour évaporer la spiritualité infantilisante, et demander à un incroyant s’il trouve un seul petit légume du brouet qui pourrait l’aider à comprendre ce que l’auteur a voulu dire par «l’âme du monde»...

J’exagère, mais c’est pour mieux exprimer ma déception.

5 août 2015

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