À la recherche des temps perdus

Genèse par la femme de Moïse

Les Ecritures sont des plagiats de tout un patchwork de textes antérieurs : Les musulmans ont copié sur les chrétiens et sur les juifs, les chrétiens ont copié sur les juifs les juifs ont copié sur les sumériens qui ont copié sur les babyloniens, les égyptiens, sur les mythologies grecques et latines.

Gilgamesh, Héraclès (fils de Zeus et d’Alcmène), les Géants tant bibliques que grecs, les Titans enfants d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre) sont quelques exemples des mille « héros », fils ou fille d’une divinité et d’un être humain.

Ce que la Bible dit des Néphilim (Genèse 6,4 et Nombres 13,33) ont des convergences évidentes avec toutes sortes de récits invraisemblables et ressemblent même aux Elohim du mouvement raëlien de Claude Vorilhon.

Dès le début de l’humanité les mères et grands-mères ont raconté des histoires douces pour endormir leurs jeunes enfants et des histoires menaçantes pour faire obéir les plus grands. Les comptines se transmettent d’âge en âge, tout en subissant des variantes plus ou moins importantes.

Fées et sorciers, anges et démons, dieux et déesses, diables et dragons, enchanteurs et magiciens, farfadets et lutins, Zorro et Godot, Superman et Goldorak, Harry Potter et les milliers d’autres de toutes cultures et de tous les temps n’ont pas fini de peupler nos imaginations et d’inspirer tous les romans, les contes et légendes. Mais peut-être que celle nouvelle découverte est authentique…

Les romans de Moïse, de Séphora et de quelques autres…

Une bombe des djihadistes de la région a éventré une colline de Ur en Mésopotamie. On a retrouvé dans une grotte ainsi mise à jour quelques restes d’un parchemin caché dans des jarres. Ecrite soigneusement en alphabet ancien mêlant écriture cunéiforme égyptienne et certaines esquisses de vieux signes hébraïques, cette autre légende de la création a été traduite par plusieurs spécialistes. Une difficulté supplémentaire était due à l’usage du boustrophédon.

Alors que les juifs et les chrétiens attribuent la rédaction de la Genèse biblique à Moïse, cet ancien texte miraculeusement retrouvé a été probablement écrit par Séphora, la première épouse de Moïse, quelques années avant la rédaction de son mari qui s’est outrageusement approprié certains passages pour améliorer sa propre rédaction. Mais il paraît évident qu’elle connaissait aussi les cahiers secrets de son mari. Les exégètes les plus érudits pensent que les deux époux, tous deux écrivains spécialisés dans la science-fiction, se racontaient parfois quelques bribes de leur roman réciproque, tout en gardant le secret de leur militantisme diamétralement opposé. Moïse étant un macho impénitent, tandis que Séphora une féministe engagée.

Dorénavant les exégètes modernes israélites et chrétiens se battent comme tous les intégristes pour savoir s’il faut appeler « Parole de Dieu », « Révélation » le roman de Moïse ou celui de Séphora. On assiste à l’éclosion de deux sectes irréconciliables les Mosaïques de tendance rétrograde et les Séphoristes résolument progressistes.

La traduction ci-dessous a été faite par un groupe interreligieux d’exégètes composé de chrétiens, d’israélites et de musulmans.

GENESE (roman de Séphora)

« Au Commencement, la Sagesse éternelle créa un univers infini à son image et à sa ressemblance.

Dans le tohu-bohu de la mise en place des étoiles fixes ou filantes, du tournoiement des planètes, des trous noirs, des voies lactées, quelques petits morceaux du Soleil tombèrent et le minuscule globule Terre apparut en même temps que les planètes Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne. C’est ainsi que la Sagesse instaura la semaine de sept jours pour les futurs Terriens dont Elle projetait la création depuis toujours. Mais Elle se demandait cependant s’il ne fallait pas mieux se contenter de créer de la matière au lieu de risquer l’invention de la vie.

La Sagesse attendit patiemment quelques milliards d’années avant de créer la naissance des âmes végétales, depuis les premières algues et fougères jusqu’aux plus belles des fleurs, et les plus grands des arbres.

La Sagesse assista éblouie à l’apparition du règne animal, et s’émerveilla de toute l’évolution depuis les protozoaires unicellulaires jusqu’aux mammifères les plus complexes.

Mais quand la Sagesse éternelle vit surgir la plus belle créature de l’univers, Elle l’appela Eve, c’est-à-dire « SOURCE DE VIE », et lui offrit le plus beau jardin de la Terre avec au milieu deux arbres : un pommier pour les gâteaux et l’arbre de la Connaissance dont les fruits délicieux affûtaient son intelligence, enrichissaient ses sentiments et perfectionnaient sa conscience morale.

Tout le reste de la Terre, sans aucun interdit, était à sa libre disposition, pourvu qu’elle n’enlaidisse pas l’environnement de ses déchets et veille à la qualité de la couche d’ozone protectrice du firmament. Eve était comblée avec tous les autres animaux. Elle jouait avec les chats, les chiens, les serpents, les lions et les singes. Elle chantait avec les oiseaux et s’émerveillait des couchers du Soleil. Elle inventait des modes de vêtements de feuilles et de fleurs pour l’été et elle filait, tissait la laine de ses moutons pour de belles robes d’hiver. Devant tant d’ingéniosité, la Sagesse éternelle lui apparut un soir au clair de lune et lui demanda si elle était heureuse.

Ce bel animal agita la tête avec conviction et émit un cri de satisfaction. La Sagesse décida d’accélérer l’évolution en sautant par-dessus quelques millions d’années et lui offrit la Parole. Ainsi Eve devint la première Femme.

Mais depuis qu’elle savait parler, Eve trouvait que le langage des animaux était insuffisant pour partager désirs et émotions, pour raconter les rêves de la nuit, pour commenter les nouvelles du jour et inventer des progrès pour l’avenir. Elle s’en ouvrit à la Sagesse:

- Pourriez-vous, s’il vous plaît, donner la Parole à un autre animal pour que je puisse lui enseigner le bonheur, lui apprendre les bonnes manières, le contredire si nécessaire et m’aider à cultiver mes légumes, récolter le blé et les raisins, pour fabriquer le pain et le vin. Je suis parfois fatiguée de subvenir à tout le nécessaire. Les chats, les chiens, les serpents, les lions et les singes sont d’excellents compagnons de jeux, mais sont nuls en jardinage, en boulangerie et en viticulture.

La Sagesse bienveillante s’étonna de cette demande:

- Tu es mon chef d’œuvre, le plus beau résultat de l’évolution et je sens que si j’invente un autre animal sachant parler, il sera une créature imparfaite. Il aura probablement des tas de défauts: tricheur, menteur, vantard, orgueilleux, superstitieux, jaloux, stupide, infidèle, luxurieux, capable de s’exciter comme un fou pour un jeu de balles de tennis ou de ballons de foot. Il tuera ses semblables pour un titre de roi, de pape, d’empereur ou même de caporal. J’ai bien peur qu’il t’oblige à le servir et à lui obéir. Il t’interdira la parole en public, il cachera tes beaux cheveux sous une laide capuche et parfois même ton visage par un voile grillagé. Il aimera l’argent plus que tout et ne respectera pas la belle Nature de la Terre.

Eve insista:

- Alors restez avec moi sur la Terre, vous m’apprendrez votre sagesse, vous m’expliquerez toutes les sciences, vous m’initierez à l’écriture, à la musique, à la peinture, à la sculpture, à l’architecture. Avec vous, je sens bien que je pourrai enfin connaître toutes les énigmes qui tourmentent mes nuits d’insomnies.

- Je ne peux pas. Je dois veiller à toute la machinerie qui me donne bien du souci depuis le big-bang qui a tout fait exploser. Les cieux, les planètes qui s’écrasent, les étoiles qui clignotent, les anges qui se battent comme des chiffonniers depuis qu’un groupe s’est syndiqué - ces démons - en révolte contre les anges gardiennes. Je t’assure, c’est un plein temps. Et je crains que je ne pourrai pas prendre ma retraite de sitôt. Il n’y a aucune candidate, pour me succéder.

Eve insista une deuxième fois:

- Pourrai-je alors vous accompagner dans le ciel et vous aider à tous vos travaux ?

- Impossible, répliqua la Sagesse éternelle. On ne peut pas mêler les choses visibles et vérifiables avec les idées invisibles et imaginaires. Mais je comprends ta détresse. Je vais essayer de donner la parole à un autre anthropoïde. Que préfères-tu: un gorille, un chimpanzé, un orang-outan ou un bonobo ? Réfléchis bien. Compare-les et dis-moi, à l’occasion, celui que tu trouves à ton goût. Je devrai prendre un peu de ton ADN pour l’introduire dans une de ses côtes pour te le rendre à peu près compatible et je vais réfléchir comment inventer un chromosome Y pour que vous soyez féconds de fils et de filles que tu enfanteras dans la douceur et la joie, comme au jour où vous les aurez conçus. Appelle-moi quand tu auras choisi.

- Mais je ne sais pas votre nom: comment vous appeler ?

- Excuse-moi, Eve, je ne me suis pas présentée, je ne vais pourtant pas faire des cachotteries en me camouflant dans un buisson ardent pour proclamer une tautologie insignifiante. Mon petit nom est Asherah ou Ishtar.

La semaine suivante, Eve qui avait observé toutes les espèces simiesques qu’elle connaissait n’avait pas réussi à choisir. L’un était trop petit, l’autre trop grand, le troisième trop poilu et le quatrième trop gros.

Elle attendit encore une semaine, puis elle appela Ishtar qui aussitôt lui apparut.

- Je ne sais pas me décider et je vous fais entièrement confiance. Choisissez pour moi, mais si vous pouviez l’améliorer un tout petit peu, je vous en serai très reconnaissante.

- J’essaierai. Il aura aussi des qualités : il sera physiquement plus fort que toi. Et en cas de danger, il saura te protéger. Mais je vais te donner ce compagnon à une seule condition.

- Quelle condition ?

La Sagesse éternelle lui répondit avec un sourire complice :

- Tu devras lui laisser croire que je l’ai créé en premier. Il est très susceptible et risque d’être en colère toute sa vie, s’il sait qu’il est moins réussi que toi. Mais rappelle-toi, c’est notre petit secret, de femme à femme. Tu seras pati…

Le parchemin a encore plusieurs feuillets, mais ils sont indéchiffrables tant ils ont été dégradés par le temps. L’humidité a effacé les inscriptions. Les recherches des spéléologues se poursuivent et sont financées par l’UNESCO.

On espère trouver un auteur contemporain qui ait suffisamment d’imagination pour inventer une suite et une conclusion à cette légende très ancienne.

Sur un minuscule fragment trouvé dans une autre jarre on peut lire :

« Au Commencement, l’Homme inventa Dieu. L’Homme put ainsi se décharger de toute responsabilité puisque Dieu était éternel, tout-puissant, (un mot illisible) infiniment bon, omniscient, omniprésent…

Serait-ce un autre récit encore inconnu de nos très anciens parents ou un incipit abandonné de la version de Moïse ?

Dernière nouvelle

On vient de nous signaler qu’un palimpseste du 12ème siècle de la bibliothèque de Damas a été traduit par un spécialiste des langues orientales. Il semble qu’il soit une copie apocryphe d’un concurrent de Mahomet.

« Dès le début, quand les hommes essayaient de comprendre les énigmes de leur vie : le Soleil, la ronde des astres, les saisons, les sources, les volcans, les orages, la foudre, les arcs-en-ciel, les éclairs, les sécheresses, les inondations, les nuages, la pluie, la neige, la grêle, la vie et la mort, la résurrection périodique des herbes et des arbres, ils inventèrent des dieux et des déesses à leur image et ressemblance. C’est ainsi qu’une multitude de divinités envahirent peu à peu leurs esprits et que des cérémonies, des prières, des sacrifices de toute sorte, y compris de leurs premiers-nés. Mais il y avait une telle confusion dans les cultes que le Roi des Dieux, Allah le Miséricordieux, intervint pour mettre un peu d’ordre dans l’imbroglio des doctrines concurrentes. Il envoya Djibril et une multitude de djinns enseigner les diverses tribus : « Interrogez votre intelligence pour trouver les explications des phénomènes naturels et interrogez votre conscience pour agir dans le respect et l’amitié de tous : femmes, hommes, enfants, vieillards qui peuplent la Terre. Allez annoncer la paix jusqu’aux confins du monde. Détruisez toutes les armes de vos cités ou transformez-les en outils pour cultiver vos jardins. »

Avertissement

Ces petits contes à dormir debout ne sont pas à prendre au sérieux. L’auteur s’en voudrait d’être responsable d’une énième billevesée comme l’ont fait et le font encore des millions de mormons en croyant Joseph Smith, un illuminé du XIXième siècle découvrant sous l’inspiration d’un ancien prophète, des Ecritures saintes gravées en or dans une grotte d’Amérique !

Les multiples adeptes des sectes millénaristes et les fidèles de groupes qui phantasment sur des révélations fictives et des théologies absurdes peuvent devenir dangereux. Les suicidés-assassinés de l’Ordre du Temple Solaire sont des victimes de tous les mensonges d’habiles gourous-filous utilisant paradis, enfer, transit sur Sirius, enfant miraculeux, cérémonies envoûtantes pour mieux violer leur âme et voler leurs biens.

A CONSULTER LA LISTE DES FROMAGES DU MONDE, COMMENT SAVOIR LEQUEL EST LE MEILLEUR ?

A CONSULTER LA LISTE DES RELIGIONS DU MONDE, COMMENT SAVOIR LAQUELLE EST LA MEILLEURE ?

Michel Bavaud

Printemps 2018

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